Il était une fois... le Roquefort !

On te raconte 😉

En 1411, il était une fois, le village de Roquefort qui comprenait alors 30 foyers...

Il obtient de Charles VI des lettres patentes* pour protéger sa production « en un pays où ne pousse ni pied de vigne ni grain de blé ».

*sorte d'acte législatif émis par le souverain qui accorde une faveur à son destinataire.

En 1457, sous Charles VII une première appellation d’origine du Roquefort est inscrite dans une charte. Le village demandera sa reconduction à ses successeurs jusqu’à Louis XIV.

Entretemps en 1666… Un arrêt de la cour du Parlement de Toulouse accorde aux habitants de Roquefort « le monopole de l’affinage du fromage tel qu’il est pratiqué de temps immémorial dans les grottes dudit village ». Il sanctionne aussi les contrefaçons fabriquées dans « les cabanes et lieux du voisinage ». 

Bref, la juridiction toulousaine invente l’AOP avant l’heure !

🔎 Son origine remonte-t-elle encore plus loin ?

Le site de Roquefort-sur-Soulzon, à proximité du plateau du Larzac semble avoir été un atout qui a contribué fortement au rayonnement du fromage. 

Les échanges étaient nombreux avec le littoral et la région était traversée par des grands courants de populations. Sur le Larzac, le vin et le sel empruntaient les mêmes routes que le minerai, la poterie, la résine et le fromage. 

Après la conquête romaine, le réseau routier gallo-romain s'est développé et a probablement permis l’arrivée du fromage à Nîmes.
 

Le Roquefort est-il vraiment arrivé jusqu'à Rome ? 

Pline l’Ancien* dans son histoire naturelle évoquent les fromages de Lozère et du Gévaudan. En l’an 76, il écrit : “Le fromage le plus estimé à Rome, où l’on juge, en présence l’une de l’autre, les productions de tous les pays, est, parmi les fromages de provinces, celui qui provient de la contrée de Nîmes, de la Lozère et du Gévaudan.” Est-ce qu'il s'agissait de l'ancêtre du Roquefort ?

*écrivain et naturaliste romain du Iᵉʳ siècle.

A la fin de la paix romaine, vers l’an 400, une période plus agitée s'installe et le rocher, qui est le cœur du village, 
déjà défensif, est fortifié. L’appellation “rocca forta” ou forteresse forte en latin apparaît alors et est à l'origine du mot Roquefort.

De l’an 600 à l’an 1000, l’économie du fromage de Roquefort ne concerne qu’un rayon restreint.

Vers l’an 1000, les premières foires commencent à s’implanter. Elles se déroulent le jour de la fête des saints locaux, dans le mois de novembre, date excellente pour les fromages qui bénéficient alors d’un affinage suffisant.

Sept siècles plus tard, le célèbre Charlemagne s’en serait fait livrer une charge de mulet chaque année !
 

Sources : roquefort.fr et tourisme-aveyron.com